Quand un accouchement ne se déroule pas comme prévu

(Retour d'expérience)

Durant 7 mois je me suis préparée à un accouchement sans douleur ou plus exactement à un accouchement sans péridurale pour les raisons expliquées ici. Malheureusement mon accouchement s'est terminé en césarienne programmée avec 1 semaine d'avance (la plupart du temps elle est même programmé 15 jours avant) soit tout l'inverse de ce que je souhaitai pour l'arriver au monde de mon bébé.



Lors de ma grossesse j'ai été à mes cours d'accouchement (je ne comprend pas pourquoi la majorité des mamans ne s'y rendent pas : c'est passionnant, enrichissant, relaxant et cela n'apporte que du positif à votre bébé et à vous même ! J'y retournerai pour le 2ème c'est sûr). Ma clinique proposait des cours sur l'allaitement, sur la péridurale (bon j'ai esquivé celui là et le retour que j'en ai eu était qu'on vous expliquait pourquoi vous avez tout à y gagner de prendre la péridurale...hum, hum). J'ai pu participer à des cours de yoga, de sophrologie, j'ai pris des cours d'haptonomie (génialissime). J'ai été à la piscine et j'ai apprécier le ballon de grossesse. J'ai pas mal lu (livre et forum).

Bref, je voulais mettre toutes les chances de mon côté...

Pour me préparer à mon accouchement j'ai aussi lu des centaines de récits d'accouchements et cela m'a vraiment aidé (par exemple ici  ou taper dans votre moteur de recherche : forum récit accouchement sans péridurale).
En effet, j'avais lu des récits de personnes se préparant à un accouchement sans péridurales et qui pour diverses raisons se terminaient avec péridurales ou même césarienne ou autre complication. 
C'est dur à lire, ça fait peur et je me suis même rendue compte que des mamans ayants eu ce type d'expérience pouvaient des années après en parler encore avec beaucoup de souffrance et de difficulté. Mais je pense clairement que c'est le fait d'avoir lu tous ses récits qui m'a fait accepter plus rapidement mon accouchement. Si vous n'y arrivez pas il ne faut pas hésiter à aller consulter un thérapeute (dépression dans les mois qui suivent l'accouchement, difficulté à parler de son accouchement, l'impression qu'on vous a "volé" votre accouchement, relation avec bébé difficile, etc.).

Malheureusement pour ma part il y a eu des complications en fin de grossesse et pour faire court j'ai du accepter une césarienne programmée. Après un petit moment de repli pour accepter ce bouleversement je suis repartie en croisade pour modifier mon plan de naissance et dire à la clinique ce que je souhaitait : avoir mon bébé contre-moi des qu'il serait là, que le papa soit présent, que je ne sois pas séparer de mon bébé, etc. Et encore je voulais de la lumière tamisée, du silence dans la pièce mais je n'ai rien dit car j'ai remarqué que mes demandes commençaient à en agacer plus d'un. J'ai listé mes priorités et fait des concessions.

Conclusion accélérée (le but n'étant pas de vous raconter ma vie mais de vous expliquer que cela peut arriver et qu'il faut le prendre en compre dans votre préparation cela vous permettra de mieux l’accepter, de ne pas être pris de court, etc. ) : Lors de l'accouchement j'ai vu mon fils 20 secondes sans pouvoir le toucher (juste un bisous je crois...), puis j'ai dû patienter 1 heure seule dans une grande pièce froide que l’anesthésie se dissipe. De retour dans ma chambre, vide, j'ai appris que mon bébé avait eu des problèmes respiratoires, conséquences courantes de césariennes et qu'il devait être envoyé dans un autre établissement car ma clinique était de niveau 1. Je devais quand à moi rester jusqu'au lendemain dans ma clinique. Il n'y a pas de mot pour vous expliquer mon désarroi. J'ai fait un scandale pour voir mon bébé avant qu'il parte (une partie du personnel médical m'a heureusement soutenu dans ma demande) et là j'ai vu mon tout petit bébé piqué et branché de partout, cela a été très, très, très, dur. Le lendemain midi mon fils est revenu près de moi, mais contrairement au "coup de foudre" entre une maman et son bébé qui vient tout juste de naître, dont j'avais entendu parlé,  nous avons dû nous apprivoiser, pendant un moment je n'osais pas le toucher, je le regardais et déchiffrais son visage, j'apprenais à connaitre ses traits délicats, je rencontrais mon fils et je devais créer ce lien naturel...

Il m'a fallu des mois pour accepter pleinement cet accouchement, grâce à mes lectures (et au soutien du papa super-héro) j'ai tout de même pu vivre cela avec du recul et n'ai pas été terrassé par ces bouleversements. J'ai peu à peu effacer de mon ventre cette boule que je ressentais quand je pensais à l'arrivée de mon fils au monde, à ce qu'il avait dû déjà affronter quasiment seul, à ce que cela pouvait ou non engendrer inconsciemment chez lui plus tard... 

Il ne faut pas trop compter sur son entourage pour comprendre notre douleur : "l'important c'est qu'il soit en bonne santé" et autres banalités du genre qui vous donneront envie d'hurler : "évidement que c'est important qu'il soit en bonne santé (j'ai l'air d'une mère indigne ?) mais laissez-moi faire le deuil de l'accouchement naturel que je préparais pour lui souhaiter la bienvenue en douceur parmi nous". 

C'était mon accouchement, c'est devenu ma douleur, puis mon acceptation.

Vous ne pouvez compter sur personne d'autre que vous pour comprendre et agir, c'est votre histoire. Evidemment les mains tendues et compréhensives seront de véritables bouées d'oxygène.

Le temps fait son oeuvre comme d'habitude.
Les bébés sont des êtres si courageux ! Ils sont capables d'affronter beaucoup.
Heureusement que la nature nous fait oublier nos premières années, du moins consciemment...

Bonne chance à toutes.

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